Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/193

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J’étais près de vous avec mes sœurs, je priais, vous m’avez vue.

Et maintenant je suis comme je suis au fond de l’abîme du monde…

Il faut que je vous explique ; comprenez-moi.

Avant de vous connaître je me réveillais le matin lentement, et c’était si délicieux autour de moi que j’écoutais d’où venait cette joie, et il me semblait qu’une voix légère répondait : « Ce n’est rien, c’est la jeunesse et la solitude… »

Alors, je croisais les mains, et je regardais l’air et la vie, et c’était divin.

Et puis je me levais, j’errais dans le couvent, sous les voûtes des corridors où l’air est pur et un peu froid comme dans les gorges des montagnes ; je m’amusais