Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant de détresse qu’il aurait dû, par pitié, dire : « Je vois que vous souffrez trop, je vais vous tuer et mourir avec vous. »

Mais il a repris :

— Vous ne m’aimez pas ; voyez comme vous avez agi, vous avez pris de ma vie ce qu’il fallait à votre plaisir. Vous avez laissé grandir en moi cette passion ; vous êtes-vous inquiétée, tandis que vous me reteniez au pied de ce monastère, de votre conscience et du couvent que vous déshonoriez ? Vous espériez que la vie continuerait ainsi, pour votre paix et votre agrément. Avez-vous jamais pensé que j’avais une famille, des devoirs, un avenir, et qu’un homme ne reste pas, pendant des années, sous les voûtes d’un cloître, à désirer mortellement une jeune femme