Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/205

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— Je partirai, et c’est vous qui m’appellerez ; je pars, je vous laisserai le nom de la ville où je vais vivre, et je recevrai de vous des lettres plus déchirantes que celles qu’écrivit il y a cent années une religieuse portugaise… Je pars et je te laisse, ma bien-aimée, tous les accents, tous les regards, toutes les brûlures que je t’ai apprises. Tu auras si chaud à la tête, quelque soir en pensant à moi, que tu t’appuieras, pour ne point défaillir, contre les murs de cette chambre, contre tes carreaux glacés. L’innocence, la véritable pureté, elle est sourde, elle est aveugle, mais toi, tu es pleine de rayons et de sonorités. Tu ne sauras que faire de ton âme pendant les nuits de juillet. Ton âme, et ton goût des étoiles, et ta lan-