Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/206

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gueur devant l’odeur des lilas, tu t’en guérissais par tes baisers et tes larmes, par ton désespoir et ton péché…

Il s’arrêta, puis il reprit avec colère :

— Vous n’avez jamais ressemblé à une religieuse ; la première fois que je vous ai vue vous étiez pareille à ces Turques voilées qui sont assises dans le cimetière de Scutari… Essayez maintenant de goûter la pénitence et le sacrifice. Vivante et mourante vous appartenez au bonheur, vous lui appartenez comme une malheureuse, comme une esclave enchaînée…

Je haletais de lassitude, d’accablement et d’un chagrin infini tandis que Julien parlait.

Je tenais doucement sa main, la main de mon unique ami.