Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/216

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dons, nous l’acceptons comme une grande fatalité où tout est mystérieux et nécessaire.

Vous savez bien, je n’étais pas révoltée. J’ai tout de suite compris que la femme et l’homme ne sont pas pareils devant l’amour.

Je me souviens de votre douce et tendre ironie lorsque vous observiez sur mon visage, à quel moment, chez une religieuse, le trouble l’emporte sur le scrupule.

Je ne vous en voulais pas. Nous ne pourrions reprocher à l’amour ni ses injustices, ni ses violences, mais seulement ce qui serait moins d’amour.

Vous m’avez aimée et détestée, blâmée et louée, emplie de votre âme ; vous m’avez tout donné.