Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

16 février.

La supérieure et moi nous parlons peu. Que pourrions-nous dire. Mais nos cœurs se concertent tout le temps. Mon sommeil même fait attention à elle.

Il me semble que l’air près d’elle est douloureux et délicat. Quand on parle, quand on bouge, j’ai peur qu’on lui fasse mal. Hélas ! ma mère, où êtes-vous ? L’ombre, l’ombre vous environne. Tout l’inconnu s’appuie contre vous et vous penche. Quelquefois vous souriez avec une affreuse béatitude. Et vous n’êtes jamais plus parmi nous, ô morte mariée au mort !