Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beau. L’air avait l’odeur des petits pois verts.

La sœur Catherine m’a dit :

— Ma sœur, comme vous aimez les choses de notre jardin ! vous prenez trop de plaisir à des fleurs ; moi je ne vois rien que mon cœur qui est torride, qui est comme un charbon parfumé…

Elle a ajouté en soupirant :

— Souffrez-vous beaucoup de scrupules, ma sœur ?

Ah ! comme j’ai vu qu’elle en souffrait !

J’ai répondu :

— Non, je ne suis pas très scrupuleuse ; voyez-vous, sœur Catherine, j’ai en moi, — je ne sais comment dire — une sorte de douceur. J’accepte ce que je suis. Ma