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AUTOMNE, TON SOLEIL…



Automne, ton soleil, comme une tiède main.
S’est encor ce matin posé sur mon visage,
Une claire gaieté émanait des chemins
Où les ruisseaux glissaient comme un liquide herbage

Il semblait que l’été, rétrécissant son cœur.
Eût laissé dans l’azur ce cercle étroit et tendre
D’un soleil plus lointain, dont la pâle chaleur
S’isolait dans l’éther sans vouloir en descendre.

— Mais ce ciel délicat, paisible, cristallin,
Ne pouvait pas tromper, triste Automne économe,
Cet amoureux besoin qu’a la race des hommes
De louer ce qui naît, et non ce qui s’éteint !