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CONSOLATION



Réjouis-toi d’avoir tant souffert, car enfin
Toute fureur ayant son déclin, la détresse
Connaît aussi la lente et paisible paresse
Qui trouve son repos, et n’a ni soif ni faim.

Il n’est pas que la joie et l’espoir qui faiblissent,
La fringante douleur pâlit aussi. Comment
Ne pas goûter du moins, après tant de supplices,
L’absence de l’atroce et neuf étonnement ?

Car le pauvre être humain, instruit par la souffrance,
À l’espoir comme au deuil oppose un calme esprit,
L’infortune et la mort n’ont plus rien qui l’offense,
Et c’est vaincre le sort que n’être pas surpris…