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LORSQU’UN JOUR SONNERA…

Il serait plus facile à la sorcellerie
De séparer le sel d’avec toute la mer,
L’astre d’avec les cieux, l’herbe de la prairie,
Que mon sang de ton cœur amer !

— Ainsi, ô mort comblé, tout empli de la sorte
De celle qui te fut si tendre aux jours vivants,
Lorsque tu sembleras, sur les bras qui t’emportent,
Un noir fardeau d’ombre et de vent,

Tu garderas encor, parmi les vagues forces
Qui composent sans fin le sort mouvant des morts,
L’amoureuse résine incluse dans l’écorce.
Et le long plaisir sans remords !…