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LE JEUNE MORT


— Le vent impatient, qui toujours appareille
Vers quelque bord réjouissant,
Qui se dépêche ainsi que la source et le sang,
Que la gazelle et que l’abeille,

Le vent, vif compagnon du souffle, gai transport
Qui s’allie avec la poitrine,
Qui fait danser la vie, ainsi que dans les ports
Les bricks sur la vague marine.

Le clair vent printanier qui ressemble à l’espoir,
Vient-il s’attacher comme une aile
À ton corps embué que je ne sais plus voir,
Perdu dans la vie éternelle ?



Ô Mort, secret tout neuf, et l’unique leçon
Que jamais l’esprit n’assimile,
Mendiante aux doigts secs, dont la noire sébile
Fait tinter un lugubre son ;