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CIII


Il est doux d’aimer faiblement,
Quand, ayant vaincu sa puissance,
L’amour dès son commencement
Ressemble à la convalescence.

Quand on songe à ce qu’eût été
Cette tempête meurtrière,
Et qu’à présent, malgré l’été,
Malgré la chaleur, la lumière,

Malgré la musique, malgré
Ce point fascinant d’un visage,
On a doucement enterré,
Entre l’ardeur et le courage,
— Noirs cyprès d’un clair paysage
Le désir dans un tombeau sage…