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LXIV


Ô suave ami périssable,
Tu ne pourras laisser de traces
Que le temps mobile n’efface
Comme fait le vent sur les sables !

Tes doux jeux, charmants, éphémères,
Sont faits d’écume et d’âme amère,
Et cependant, quoi que tu fasses,
Il restera que je t’aimais,
Que j’ai dit ta grâce à l’espace,
Et penché sur tes yeux ma face
Où le soleil se résumait !