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PAUL OU LA RESSEMBLANCE[1].

histoire véritable et fantastique.


Je commence par déclarer hautement que s’il falloit renoncer de toute nécessité à l’un de ces immortels chefs-d’œuvre d’Homère, l’Iliade et l’Odyssée, et qu’il y eût pour cela une ordonnance expresse du roi, ou une loi formelle des chambres, je tâcherais d’apprendre l’Iliade par cœur avant de la perdre, mais c’est l’Odyssée que je garderais. Je n’hésiterais pas un moment.

Et je conviens que ce début peut sembler trop magnifique pour une historiette. Il me met en état de rébellion manifeste contre la règle éternelle de l’exorde classique :

Non fumum ex fulgore, sed ex fumo dare lucem.

Il faut cependant le prendre comme il est, car je n’y changerai pas un mot. Les critiques en parlent bien à leur aise.

  1. Ce morceau a été publié pour la première fois sous le titre de : Un domestique de M. le marquis de Louvois, histoire véritable et fantastique. — Revue de Paris, 1836, nouvelle série, tome XXX.(Note de l’Éditeur.)