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DES MATÉRIAUX
DONT RABELAIS S’EST SERVI
POUR LA COMPOSITION DE SON OUVRAGE.
[PAR M. CH. NODIER.]


La nouvelle librairie est, grâce au ciel, assez féconde pour occuper tous les critiques présents et à venir, d’ici à la consommation de la langue françoise, qui a encore cent cinquante ou deux cents ans de durée probable. Je me suis fermement promis de ne jamais m’en occuper, pour deux raisons principales : la première, c’est que cette industrie, éminemment perfectionnée, s’est arrangée d’une manière admirable pour faire ses affaires elle-même ; la seconde, c’est qu’un apprentissage de vingt ans dans les précautions de la politesse officieuse, ne m’a pas encore appris assez d’euphémismes pour satisfaire aux exigeantes vanités de mon temps. Je me suis donc décidé à ne parler que des morts, en désespoir de louer convenablement les vivants, et mes lecteurs n’y perdront rien ; car dans notre littérature caduque, et sauf quelques exceptions que tout le monde fera aisément pour moi, il n’y a de vivant que les morts.

Ce que je me propose ici, par conséquent, ce n’est pas de recommander au public une excellente petite brochure de deux feuilles et demie d’impression qui traite