Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/107

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L’ÉPODE.



Les vapeurs du plaisir et du vin avoient étourdi mes esprits, et je voyois malgré moi les fantômes de l’imagination de Polémon se poursuivre dans les recoins les moins éclairés de la salle du festin. Déjà il s’étoit endormi d’un sommeil profond sur le lit semé de fleurs, à côté de sa coupe renversée, et mes jeunes esclaves, surprises par un abattement plus doux, avoient laissé tomber leur tête appesantie contre la harpe qu’elles tenoient embrassée. Les cheveux d’or de Myrthé descendoient comme un long voile