Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tu que je les arrache, ces yeux qui te déplaisent, et que nous allions promener ensemble notre infirmité de ville en ville, à la merci du ciel et des hommes compatissants ? Dis, veux-tu que je sois aveugle, et que je détruise de deux coups de poignard ce faible et malheureux avantage que la nature trop injuste me donne aujourd’hui sur toi ! Alors on dira : Voilà les deux amants, la maîtresse qui a perdu les yeux par la petite vérole, l’amoureux qui s’est aveuglé pour ressembler à sa maîtresse ; ils s’en vont par le monde fidèles et heureux, car leur bonheur consiste à s’aimer ; on le dira, n’en doute pas, et l’on prendra