Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/77

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Mes joues se mouillèrent de pleurs de reconnaissance ; mon cœur donnait le change à son trouble, en se livrant sans réserve à ce sentiment. Je sentais mes genoux faillir, mes lèvres s’attachèrent à sa main, un feu inconnu s’en échappait et se répandait dans mes veines. Toutes ces impressions étaient aussi nouvelles pour moi que si j’avais fait le premier essai de l’air, de la lumière et de la vie. Je voulais parler, je balbutiais des mots confus comme un homme qui rêve. Enfin, elle se laissa tomber dans mes bras, en me disant :

— Oh ! si tu savais comme je t’aime déjà…

Elle m’aimait, elle l’avait dit !