Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/249

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Pour me cacher son trouble et me donner courage…
« Ne te tourmente pas, mon bon !… Je serai sage,
« Et pendant ces deux nuits et ces deux jours, à toi
« Je penserai toujours… pense toujours à moi ! »

Après ce tendre aveu d’un amour idolâtre
Je la laissai partir seule pour son théâtre…
Puis, je fis mes paquets et quittai la maison.

Êtes-vous comme moi ?… Mais, en toute saison,
Pendant les doux étés ou les hivers barbares,
J’ai la plus sainte horreur de poser dans les gares :
Je tâche d’arriver ni trop tôt, ni trop tard,
Cinq minutes — pas plus ! — juste avant le départ.

Cette fois, ma lenteur à choisir mes cravates,
Plus, le pas hésitant d’un cheval à trois pattes,
Plus, en encombrement survenant tout exprès
Me firent arriver cinq minutes… après !