Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/132

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— Pourquoi, mon petit ?… Au fond, c’est tout comme…
» Tu peux bien l’app’ler ta maman, en somme !
— Non ! Ell’ne m’a pas encore embrassé ! »

Il tendit son front… La sœur, incertaine,
Comprit que c’était un péché, bien sûr…
Mais au cher enfant causer une peine…
Passer à ses yeux pour une inhumaine…
Il faut avouer que c’était trop dur !

Elle murmura : « Seigneur, Roi du monde,
» En mon pauvre cœur quel cruel combat !… »
Le bon Dieu lui dit : « Vas-y, Rosemonde… »
Et maman d’un jour… non ! d’une seconde,
La sœur embrassa le petit soldat !