Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/163

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Mais, anciens combattants d’une première guerre

Contre les mêmes ennemis,

Ce que nous avons fait, ce que vous pouvez faire,

Hélas ! ne nous est plus permis…


Il nous faut aujourd’hui, nous dont les bras débiles

Sont lassés d’un trop long effort,

Demeurer au foyer, citoyens inutiles

Dédaignés même de la mort…


Aussi, quand nous avons terminé la lecture

Des glorieux communiqués ;

Quand sur la carte, vers la victoire future,

Nos frêles drapeaux sont piqués,


Nous sentons, loin du bruit et du fracas des armes,

L’horreur d’un repos impuissant,

Et nous pleurons, honteux de répandre des larmes,

Quand vous répandez votre sang !