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LES BOCHES




Septembre 1915.


Sur la plage allongeant sa courbe entre les roches,
De beaux enfants, pieds nus, hâtent leurs petits pas,
Pour s’emparer d’un fort qu’ils ont construit là-bas
Dans le sable, à grands coups de pelles et de pioches.

Souriant, je m’avance, et les mains dans mes poches :
« On s’amuse ? — Oui, monsieur. Nous jouons aux soldats.
» Des Français, on en a tant qu’on en veut, des tas :
» Mais personne, jamais, ne veut faire les Boches ! »