Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/66

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Un enfant s’éveilla, criant : « Maman, j’ai faim ! »
Elle se tut.

Elle se tut.La nuit était illuminée,
Et les obus pleuvaient sur la ville damnée.

Soudain, la pauvre femme, en étendant les bras,
Tombe et pousse un long cri : un obus, à trois pas,
Vient d’éclater, frappant ses enfants sans l’atteindre.
Elle se lève, veut encore les étreindre,
Les sauver, s’il se peut : son œil épouvanté
Ne trouve qu’un paquet informe, ensanglanté…
Elle s’assoit alors, sans dire une parole :
Puis brusquement se met à chanter… Elle est folle !



Il pouvait être alors une heure après minuit.
Le comte von Bismarck faisait beaucoup de bruit