Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/142

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Au fils que l’on revoit, à l’époux qui ce soir,
Au foyer, près de vous enfin viendra s’asseoir ;
Qui va vous rapporter de sa course lointaine
L’argent qu’on enfouit dans le vieux bas de laine,
Et tous ces beaux récits qu’on écoute en tremblant
À l’heure du souper, quand le linge bien blanc
Resplendit sur la table, et qu’aux fenêtres closes
Le sombre vent d’hiver met ses plaintes moroses.

Ô bonheur ineffable et tendre du retour !
Ils seront là ce soir…
Ils seront là ce soir…Et tout le long du jour,
Amassés sur la grève, hommes, femmes et filles
Ont vu passer au loin les légères flottilles
Des bateaux annoncés qu’ils se montrent entre eux,
Reconnus par le cœur autant que par les yeux :
« Le Saint-Jean !
« Le Saint-Jean !— Le Saint-Paul !
« Le Saint-Jean ! — Le Saint-Paul !— Le Saint-Bonaventure !