Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/184

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Eut, la première fois, les honneurs de la scène.
Pour le Tibre au flot jaune abandonnez la Seine ;
Oubliez un moment Paris, votre cité
Pour Rome, pour ses dieux et son éternité.
Et tenez… nous voilà dans le théâtre antique…
Sur le proscenium couronné d’un portique,
Faisant naître le rire ou les pleurs tour à tour,
Les acteurs vont bientôt apparaître en plein jour ;
Au lieu d’un dôme en plâtre et d’un ciel en peinture,
Le grand ciel bleu tapisse une large ouverture ;
Le soleil verse à flots ses rayons tamisés
Par des velums de soie, artistement posés ;
Sur les gradins de pierre une foule idolâtre
Inonde les contours d’un vaste amphithéâtre,
Et, préférant Térence à ses nombreux rivaux,
Prodigue à pleines mains d’unanimes bravos !

Or, mollement assis dans vos fauteuils… curules
N’allez pas sur nos doigts appliquer vos férules,