Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et toujours ronronnait l’éternelle tirade…
Et, dormant à moitié, de plus en plus malade,
Suppliant, dévorant mon couvre-chef de l’œil :
« Viens, petit, viens à moi !… Nous trouverons au seuil
De cette maison chaude où la foule s’entasse
Un bon petit air frais qui réveille et délasse…
Vois ! La nuit est superbe et le trottoir est sec !
Nous reviendrons à pied, tranquillement, avec
Le silence amical de la lune qui brille…
Viens !… »

Viens !… »— « Avez-vous fini de regarder ma fille ?
Par la sambleu, monsieur ?… » dit une grosse voix
Tout à côté de moi… Je tressaille, et je vois
Mon immense voisin, le cuirassier, tout rouge,
Qui me lance un regard terrible… Je ne bouge
Et doucement : « Moi ?… Mais… je ne sais même pas
Où se trouve…
Où se trouve…— Ma fille ?… Eh ! palsambleu ! là-bas !
Devant cette console… avec un ruban rose !