Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/38

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C’est un frissonnement étrange
Qui grandit malgré mes efforts :
Qui me chatouille, me démange,
Me glisse tout le long du corps,

M’arrive aux lèvres, les dévore,
Les force à s’ouvrir malgré moi…
Allons, bon ! ça me prend encore !
Ah ! c’est trop fort !… Voyons ! tais-toi !

Croyez-m’en, c’est un vrai martyre,
Un grand tourment, presque un malheur !
D’abord, quand je me mets à rire,
Je deviens laide à faire peur :

Je fais une horrible grimace ;
Mon nez, appendice mouvant,
Semble prêt, frétillant sur place,
À s’envoler au moindre vent ;