Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/66

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Comme dans la chambre d’un mort
Je suis entré, faisant effort
Pour calmer mon cœur indocile,
Dans la chambrette aux rideaux sourds
Que pendant longtemps nos amours
Choisirent pour leur domicile.

Sur ces mille riens que tu sais,
Comme, tout rêveur, je laissais
Vagabonder ma main distraite…
Dans la petite tasse à thé
Que tu me donnas, cet été,
J’aperçus… une cigarette.

De quelque tabac étranger,
Sous ton doigt rapide et léger,
Tu l’avais faite, ma mignonne ;
Puis, quand ton amour s’envola,
La cigarette resta là…
Et, pour la fumer, plus personne.