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d’inquiétude et d’insomnie ! En quelle détresse morale ne se sent-on point ! Et quelle terreur, quelle lâcheté devant cette nouvelle journée à traîner encore ! Comment peut-on être assez solide de corps et d’âme pour ne pas sentir le besoin impérieux de prier, d’abriter sa faiblesse entre les bras d’un être supérieur et puissant ?… Les athées doivent souffrir double en ces minutes-là. Et mon étonnement est que leur orgueil n’y soit pas brisé ; qu’ils ne tombent pas à genoux, par soif de croire…

Chaque fois que l’on quitte Paris, en été, on s’écrie : « Décidément l’homme n’est pas fait pour vivre dans les villes ! »

Chaque fois que l’on y revient en automne, on proclame : « Décidément, l’homme n’est pas fait pour se passer de la société de ses semblables ! »

Conclusion : « L’homme ne sait ce qu’il veut ! »