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LE CAGNARD
Cannes.
u creux d’un rocher gris piqué de taches rousses
Qui surplombe la mer d’un mouvement hardi,
Trouver, sous le soleil bienfaisant de midi,
Un nid silencieux capitonné de mousses ;
Comme en un lit moelleux s’y glisser sans secousses,
Et, dans le nonchaloir du fakir engourdi,
L’âme flottante et vague et le corps attiédi,
Y rêver doucement à des choses très douces…
Voilà, Parisiens mes frères, ce qu’ici
Aux heures d’indolence et de bon sans-souci
La clémence du ciel à tout instant nous donne ;
C’est le divin « cagnard », le repos au soleil ;
C’est le mélange exquis, sous l’azur qui rayonne,
De la demi-pensée et du demi-sommeil.