Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/49

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Tant qu’on peut travailler encore !
Père Jean, sifflant son refrain,
Sème, sème, sème le grain.

Enfant de l’antique Phocée,
D’un trait reconnaissable et sûr
Il a sa noblesse tracée
Sur son profil droit, son front pur
Où flotte une grave pensée…
Père Jean, sifflant son refrain,
Sème, sème, sème le grain.

Pendant plus de septante années
Il a peiné, mais, jarnidieu !
Si ses vieilles mains sont tannées,
Il sait toujours, droit comme un pieu,
Abattre de rudes journées…
Père Jean, sifflant son refrain,
Sème, sème, sème le grain.

Là-bas, dans les villes lointaines,
Un tas de faiseurs d’embarras
Parlent de recettes certaines
Pour vivre en se croisant les bras…
Plus de soldats ! Tous capitaines !
Père Jean, sifflant son refrain,
Sème, sème, sème le grain.

Loin, plus loin, dans l’Europe immense
Les peuples, armés jusqu’aux dents,