Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/112

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repas, les seules, à peu près, où son cœur de père pouvait se livrer à ces délassemens si doux.

C’est dans ces momens de liberté et d’abandon que le grand homme aimait à se rappeler les souvenirs de sa jeunesse ; souvenirs étonnans par les détails les plus circonstanciés sur notre commune patrie ; souvenirs du cœur qui manifestaient à la fois son attachement inaltérable pour ses parens, pour ses amis, pour la ville heureuse qui l’a vu naître, et pour l’établissement si remarquable où il avait reçu le complément de son éducation.

Je terminerai ici, Messieurs, ce simple récit sur l’homme de génie que je me proposais surtout de vous faire connaître comme le législateur de l’histoire naturelle.

Le monde savant a été profondément ému de sa perte, parce que de toutes les parties de la terre civilisée le nom de M. Cuvier avait été proclamé, d’une voix unanime, comme le premier parmi ceux des pères de la science ; parce que le grand homme en était le principal arbitre, qu’on le considérait partout comme celui qui a le plus contribué aux progrès rapides qu’elle a faits de nos jours et dont les travaux auront la plus heureuse influence sur les progrès qu’elle fera dorénavant.

Ses destinées en dépendront encore pendant de longues années, j’en ai l’intime conviction, et je ne crains pas d’être démenti par la postérité qui vient de commencer sur sa tombe.

Oserai-je espérer que cette sorte d’introduction à la lecture de ses ouvrages vous inspirera la volonté de les lire et de les méditer ? J’en fais le vœu dans l’espoir