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examens du mois d’Avril 1787, qu’il obtint cette récompense d’honneur. Ceux du mois d’Avril de l’année suivante lui valurent le prix des sciences administratives.

Nous avons vu le jeune Cuvier former à Montbéliard une petite Académie, dont il dirigeait les travaux.À Stuttgart plusieurs de ses camarades d’études se réunirent à lui pour s’occuper ensemble d’histoire naturelle.

Cette société se composait, entre autres, de M. Marschall de Bieberstein, connu par ses travaux en botanique, en ce moment Ministre d’État du duc de Nassau, de M. Autenrieth, actuellement chancelier de l’université de Tubingen, célèbre par ses ouvrages de physiologie ; de M. Pfaff conseiller d’État du roi de Danemark et professeur de l’université de Kiel ; de M. Jœger, mort médecin du roi de Wurtemberg ; de M. Hartmarnn, devenu médecin-physicien très-distingué dans ce royaume, sa patrie, et qui s’occupait plus particulièrement d’entomologie.

On se réunissait toutes les semaines pour discuter ou pour faire des lectures sur divers objets d’histoire naturelle. Celui qui apportait le meilleur mémoire, était décoré d’un ordre, dont le jeune Cuvier avait donné le dessin. Il ne se doutait pas qu’un jour il ferait celui des palmes de l’Université de France.

M. Cuvier prit dès-lors l’habitude de consigner dans un journal (diarium) les observations d’histoire naturelle qu’il avait l’occasion de faire, et d’y figurer les objets qu’il pouvait se procurer. Son Diarium zoologicum primum est daté de Stuttgart, die 15 Octobris 1 786.

Nul doute que cette association de talens et de science n’ait beaucoup contribué au développement intellectuel de tous ceux qui en faisaient partie, et que la part du profit que chacun en a tiré, n’ait été en raison des connaissances relatives de chaque membre.

On pourra lire dans la suite de cette note et dans les extraits que nous donnons de la correspondance de M. Cuvier, combien il y avait de savoir dans cette réunion et quelle influence le génie de Cuvier paraît y avoir eue.

Je persiste à penser qu’avec son goût extraordinaire pour l’histoire naturelle, il donna plutôt l’impulsion à ceux avec lesquels il fut en rapport d’études pour cette science, qu’il ne la reçut d’eux ; et je ne puis découvrir dans les renseignemens que j’ai ob-