Page:Notice historique sur les ouvrages et la vie de Cuvier.djvu/131

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Le reste de la lettre est la continuation de la monographie des ichneumons, commencée dans la précédente. Cette dernière partie est toute écrite en latin, et finit ainsi :

Heic meta ponenda. Plures mihi adhuc sunt ichneumones ; sed quorum caracteres specificos nondum rite determinare valui.

Divisionem meam valde mancam esse sentio, quam ob causam tuas correctiones non minusquam tua supplementa desidero. Hanc epistolam cœteris meis amicis stuttgardianis communices quœso. Vale et me ama. »

Cuvier.

La tourmente révolutionnaire vint arrêter les projets de M. Cuvier d’aller puiser dans les cabinets de Paris de quoi augmenter la liste des objets naturels qu’il avait pu observer. Ce fut peut-être un bonheur pour la science. Il s’attacha davantage à approfondir la connaissance de ceux qu’il était à même d’étudier dans l’état de vie. Dirigé par Buffon, par les excellens préceptes qui se font remarquer, au milieu de quelques taches, dans son premier discours : De la manière d’étudier et de traiter l’Histoire naturelle ; prémuni par ces préceptes contre les méthodes exclusives, et par l’étude des ouvrages de Linné, contre l’absence de méthode ; conduit par les botanistes français vers la découverte d’une méthode naturelle en zoologie, et par la connaissance que lui avait donnée d’Aristote le même discours de Buffon ; son excellent esprit, son jugement exquis, son génie, avaient su prendre dans Aristote, dans Buffon, dans Linné, dans Jussieu, toutes les règles que renfermaient les ouvrages de ces pères de la science, pour en continuer la direction suprême. Conduit par ces astres lumineux dans l’observation de la nature, M. Cuvier profita de sa position et de ses loisirs pendant un séjour de prés de huit années en Normandie, pour poser les fondemens d’une réforme générale dans l’étude de la zoologie et dans ses classifications. Il sentit dès-lors que cette science devait être fondée sur la connaissance de toute l’organisation, et que l’anatomie était le seul moyen d’arriver à une bonne méthode naturelle.

Si l’on apprécie bien toutes ces circonstances, on comprendra comment le jeune naturaliste jeta tant d’éclat au milieu des savans de la capitale, pour ainsi dire dès les premiers instans de son arrivée à Paris ; comment ses premiers mémoires décelèrent un nouveau