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guères que deux cents d’anciennes ; tout le reste était nouveau.

« C’est du rnomont de mon installation au Musée d’Histoire naturelle, dit M. Cuvier dans ses Souvenirs, que je commeneai cette collection d’anatomie comparée, si généralement connue maintenant. J’allai chercher dans les combres du cabinet quelques vieux squelettes de Daubenton, que M. de Buffon y avait fait entasser comme des fagots, et c’est en poursuivant cette entreprise, tantôt secondé par quelques professeurs, tantôt arrêté par d’autres, que je parvins à donner à cette collection assez d’importance pour que personne n’osât plus s’opposer à son agrandissement. »

De 1802 à 1804 je m’occupai, à la sollicitation de M. Cuvier, et conjointement avec son frère M. Frédéric Cuvier, d’un catalogue raisonné du cabinet d’anatomie comparée. Cet ouvrage, qui est resté manuscrit, renferme une description assez détaillée des objets, avec la désignation de leur origine. Je serais à même de prouver par ce manuscrit[1] et les renseignemens que j’ai recueillis à cette époque, si cela était encore nécessaire après le document que je viens de citer, combien il est juste de regarder M. Cuvier comme le véritable fondateur du cabinet d’anatomie comparée du Musée d’histoire naturelle.


  1. Ce catalogue comprend : Article I.er La description des squelettes humains et des têtes de différentes races, de différens âges et même de squelettes monstrueux. Art. II. Celle des squelettes entiers ou des têtes de quadrumanes, de cheiroptères, d’édentés, de tardigrades, de pachydermes, d’amphibies, da cétacés et de monotrêmes. Art. III. La description des squelettes de reptiles. Art. IV. Celle des squelettes de poissons. M. Fréd. Cuvier s’était chargé de la partie concernant les carnassiers et les rongeurs, pour les mammifères, et de la classe des oiseaux. C’est à cette ocasion que, méditant sur les moyens de mieux caractériser qu’on ne l’avait fait jusqu’à lui, les genres des mammifères, particulièrement ceux des carnassiers et des rongeurs, il a trouvé dans une détermination plus exacte des différentes sortes de dents et des diîérences essentielles que présentent celles d’une même sorte, le moyen de caractériser avec précision tous les genres de mammifères. Cette méthode, exposée dans son ouvrage sur les dents des mammifères, est devenue dès-lors classique et a été adoptée per tous les naturalistes qui ont voulu mettre une sévère exactitude dans les caractères génériques des mammifères.