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mègue et Emmerick, qu’il visita seul ; mais la rédaction toute entière de ces rapports appartient à M. Cuvier.

Voici l’idée générale que l’on trouve, dans celui[1]sur la Hollande, des établissemens publics de ce pays (page 7). L’instruction primaire est au-dessus de tout éloge. L’instruction secondaire, bonne à quelques égards, est à d’autres au-dessous de toute critique. L’instruction définitive est hors de proportion avec les besoins du pays. Le trop grand nombre d’établissements qui la distribuent a empêché de donner à aucun d’eux le degré de développement dont il aurait été susceptible.

M. Cuvier explique ce défaut par celui du gouvernement fédératif, dans lequel chaque province, formant un état indépendant, ne consentit pas, lors de l’expulsion des Espagnols, date de la création des établissemens de haute instruction en Hollande, à laisser à la province voisine un avantage qu’elle n’aurait pas eu. Les plus pauvres voulurent avoir leur université comme les plus riches, au risque de la laisser manquer des choses les plus nécessaires une université.

… « Enfin, écrit M. Cuvier dans ce Rapport, l’enseignement supérieur fut disséminé dans sept ou huit villes peu distantes, et resta presque partout pauvre, faible et peu suivi. » (Ibid., page 8.)

On voit ici que le défaut de centralisation et la trop grande division des forces et des moyens, a aussi de graves inconvénients.

Ce que le rapport sur la Hollande renferme de plus intéressant relativement au temps présent et à l’application qu’on en peut faire à la France, est, sans contredit, la partie qui concerne l’instruction primaire.

Trente ans avant la rédaction de ce rapport (page 11) les petites écoles hollandaises ressemblaient à celles de tous les pays. Des maîtres presque aussi ignorans que ceux qu’ils devaient instruire, réussissaient à peine en quelques années à donner à un petit


  1. Rapport sur les établissemens d’instruction publique en Hollande et sur les moyens de les réunir à l’Université impériale, fait en exécution de l’article 50 du décret impérial du 18 Octobre 1811, par M. Cuvier, Conseiller titulaire, et par M. Noël, Conseiller ordinaire et Inspecteur général de l’Université impériale ; in-4.°, de 198 pages. Faiu, imprimeur de l’Université impériale, Novembre 1811.