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santes de Foulon, Petit, Orieux, etc., ne sauraient non plus nous être reprochés. Et nous n’avons pas à craindre, nous l’espérons du moins, que MM. Maître, de Berthou, l’abbé Durville, et bien d’autres encore, ne nous appellent devant un Tribunal pour répondre des soustractions opérées sans scrupule dans leurs écrits, aujourd’hui si recherchés par les amateurs du passé.

Nous devons cependant faire une réserve ; le lecteur comprendra aisément pourquoi, tout en circonscrivant le plus possible notre travail, nous avons été plusieurs fois entraîné au delà des limites que nous nous étions tracées. C’est qu’il est impossible, lorsque l’on décrit certaines voies, de ne pas mentionner le fait d’histoire violemment rappelé par un nom ; de même, s’il s’agissait d’un monument disparu ou existant encore, l’hésitation serait aussi condamnable. Mais, lorsque nous l’avons fait, c’est toujours à l’aide de documents officiels et, quand nous n’avions pas de source autorisée, nous avons gardé le silence.

Nos bons aïeux ne se mettaient pas martel en tête pour donner un nom aux rues, il leur suffisait de les dénommer par quelque particularité typique, et presque toutes portaient des noms parlants, où l’on trouvait signalés les besoins de la vie, des noms de choses et des noms de bêtes (rue des Vignes, avenue des Roses, rue de l’Echelle, rue Contrescarpe, rue des Marais, place de la Grenouillère, etc.) ; des noms d’artisans et de corps de métiers (rue de la Poulaillerie, rue de la Rôtisserie, rue de la Casserie, rue de la Faïencerie, quai des Tanneurs, rue de la Boucherie, rue de la Bléterie, rue de la Clavurerie, rue des Chapeliers, etc.) ; des noms rappelant des faits tragiques ou glorieux de l’histoire (quai Baco, rue Haudaudine, place Wattignies, rue Newton, boulevard Sébastopol, rue de Strasbourg, rue de Châteaudun, etc.) ; on y rencontrait encore des dénominations singulières, des appellations naïves, des noms saugrenus ou charmants, dus à la fantaisie populaire qui voulait rappeler la position, le voisinage, les avantages ou les désavantages inhérents à la rue ou au quartier (rue des Halles, quai de la Fosse, rue de l’Abreuvoir, rue Monte-au-Ciel, rue des Caves, etc. ; rue des Cordeliers, rue des Carmélites, rue des Capucins, rue de l’Ancien-Muséum, rue de la Monnaie, etc. ; cale et ruelle des Quatre-Vents, rue