malin à l’égard des autres. Il ne souffre qu’avec peine leurs avantages. Or, c’est un grand avantage de connaître la vérité, de la dire et surtout de la dire le premier ; on veut ravir cette gloire au prochain ; on combat ses opinions ou ses inventions pour la seule raison qu’elles viennent de lui, et d’après ce sophisme intérieur :
C’est un autre que moi qui le dit ou qui le fait ;
Donc cela est faux et mauvais.
2o Sophismes d’intérêt :
Pour conserver ce que l’on a, ou parvenir à ce que l’on désire, on ne regarde plus à la vérité ou à la justice des principes, pourvu que le raisonnement favorise notre fortune ou notre ambition.
3o Sophismes de passion.
Combien y en a-t-il qui font intérieurement ce raisonnement :
Je l’aime ;
Donc c’est une personne pleine de bonnes qualités.
Je la hais ;
Donc elle n’a que des défauts.
L’objet de notre passion nous paraît tel que notre sentiment nous le dépeint, comme celui qui a la jaunisse voit tout jaune.
4o L’imagination,
Qui est ordinairement mise en jeu par les passions, trouble la raison. Ainsi, sans la connaître, les jeunes filles se repré-