Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/223

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qui sont les mêmes, il se produise le contraire de ce qui se produit. — Je le demande : avancer qu’il suit de cela même que nous ne connaissons pas les causes qui empêcheraient que le contraire de ce qui est fût, que rien n’empêche que ce contraire ne soit ; parler de la sorte, n’est-ce point plaisanter en un sujet qui ne prête pas à la plaisanterie ? Notre ignorance, en effet, ne fait rien à l’être ou au non-être des choses. Néanmoins ceux que nous combattons semblent croire que le possible dépend de notre connaissance. Il résulterait de là que pour ceux qui pensent connaître les causes des possibles (par exemple pour les devins) il n’y aurait plus de possibles, puisqu’ils connaissent les causes capables de les empêcher ; et qu’il y aurait des possibles pour nous, qui ignorons ces causes d’empêchement. C’est en cherchant à sauver par de tels subterfuges la nature du possible, que nos adversaires affirment que même les choses qui arrivent fatalement, c’est-à-dire qui arrivent inévitablement, n’arrivent point d’une manière nécessaire, attendu qu’il est possible que