Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/245

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consiste dans ce qui vient d’un assentiment qui n’a pas été violenté, et le libre pouvoir dans ce qui se produit avec un assentiment que déterminent la raison et le jugement. C’est pourquoi ce qui est en notre pouvoir est spontané aussi ; mais tout ce qui est spontané n’est pas en notre pouvoir. En effet, les animaux mêmes, qui sont destitués de raison, font spontanément tout ce qu’ils font, lorsqu’ils agissent suivant leur appétit et l’assentiment qui est en eux. Mais avoir en son pouvoir quelque chose de ce qui se fait par lui, c’est là le propre de l’homme. Car c’est parce que l’homme est raisonnable qu’il a en lui-même le pouvoir de raisonner des perceptions qui se présentent à lui, par où il juge souverainement et décide ce qu’il faut faire et ne pas faire. C’est pourquoi les autres animaux, qui cèdent à leurs seules perceptions, trouvent dans ces perceptions mêmes les causes de leurs assentiments et des appétits qui les poussent à agir. L’homme, en présence des perceptions qui lui arrivent du dehors, relativement à ce qu’il faut faire, porte en lui-même ce juge qui est la raison