Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/266

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la cause des fautes qu’ils commettent. Or, si personne, non pas même les beaux-esprits qui professent ces maximes, ne pourrait pardonner à un coupable qui articulerait une telle cause de ses fautes, attendu qu’un pareil langage ne paraîtrait que mensonge et fausseté, il est manifeste que ces philosophes eux-mêmes, aussi bien que le reste des hommes, sont persuadés qu’il y a en nous un libre pouvoir, non point tel qu’ils l’imaginent lorsqu’ils discourent pour le besoin de leur thèse ; mais tel que par leur conduite et d’accord avec le genre humain tout entier ils témoignent eux-mêmes qu’il doit être. Si en effet ils étaient convaincus de ce qu’ils affirment, ils pardonneraient à tous ceux qui pèchent ; car ils seraient persuadés que ceux-ci n’ont pas eu le pouvoir de ne pas faire tout ce qu’ils ont fait.