Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/270

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nous sommes maîtres de faire ou de ne pas faire ; ou bien, si nous avons, comme nous l’avons dit, un libre pouvoir, l’erreur qui consisterait à croire que c’est là une illusion et que c’est fatalement que se produisent toutes les choses mêmes que nous faisons en vertu de notre faculté d’agir. N’est-il pas manifeste que ceux qui se persuaderaient, quoique toutes choses arrivassent fatalement, qu’ils ont le pouvoir de faire et de ne pas faire, n’erreraient point dans leur conduite en raison de cette croyance même et pour n’être aucunement les maîtres d’aucune de leurs actions ? Le danger de leur erreur n’irait donc pas plus loin que les mots. Au contraire, qu’il y ait en nous un libre pouvoir et que toutes choses n’arrivent pas nécessairement, si alors nous nous persuadons qu’il n’y a rien qui soit en notre puissance, nous omettrons un grand nombre des actions qu’il nous eût fallu faire, et en y apportant une réflexion sérieuse, et en affrontant avec cœur les fatigues qui en sont inséparables. Assurément, ce sera nous condamner à l’inertie que de croire que ce qui doit arriver n’en arrivera