Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/289

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que toute la rhétorique qu’on déploie contre la doctrine du mouvement. Peut-être, néanmoins, ne sera-t-il pas inutile que nous reprenions, à notre tour, les doutes dont nos adversaires s’autorisent le plus, et que nous examinions quelle en est la valeur. Peut-être effectivement parviendrons-nous à nous convaincre que ces doutes n’ont rien de bien solide. Voici, en tous cas, à peu près en quoi ils consistent. Qu’on suppose, disent nos adversaires, que cela est en notre pouvoir, dont nous pouvons aussi faire le contraire, et qu’à des actions de cette nature se rapportent la louange et le blâme, l’exhortation et la dissuasion, les châtiments et les récompenses ; et il ne sera plus au pouvoir des gens bien pensants d’être bien pensants, ni des hommes vertueux d’être vertueux, puisqu’ils ne seront plus capables des vices opposés à ces vertus. Pareillement, les vices ne dépendront plus des hommes vicieux ; car il ne sera pas davantage au pouvoir des gens vicieux de n’être point vicieux. Or, ne serait-ce point une absurdité que de ne pas admettre que les vertus