Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

hommes, elles se rencontreraient, aussi bien que les autres dons de la nature, chez tous les hommes, ou du moins chez la plupart, et ce ne serait pas seulement l’aptitude aux vertus, mais les vertus elles-mêmes que nous aurions reçues de la nature. C’est pourquoi il ne saurait plus être question ni de louange ni de blâme, ni de rien de semblable ; ce serait à une origine toute divine que nous rapporterions les vices et les vertus et leur raison d’être. Mais il n’en va pas de la sorte ; car nous ne voyons pas que tous les hommes, ni même que le plus grand nombre aient des vertus, ce qui pour-tant est le signe des choses naturelles. Loin de là : c’est beaucoup si l’on peut rencontrer quelque part un homme qui, à force d’exercice et de bonne discipline, manifeste la supériorité naturelle des hommes sur les autres animaux, parce qu’il aura, de lui-même, ajouté ce qui nécessairement manque à notre nature. L’acquisition des vertus est donc, à certains égards, en notre pouvoir, et ce ne sont point choses illusoires et de nul usage que les éloges, les reproches, les exhortations