Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/305

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c’est ce qui est incontestable ; car c’est en supposant que les Dieux connaissent à l’avance l’avenir, qu’ils établissent que la réalisation de cet avenir est nécessaire, parce que, si elle ne l’était pas, il n’y aurait pas de prescience de l’avenir. D’un autre côté, la nécessité étant inséparable de la prévision et de la connaissance anticipée des Dieux, il s’ensuit, d’après nos adversaires encore, que s’il n’y avait point nécessité dans ce qui arrive, les Dieux, à leur avis, n’auraient point la prescience de ce qui doit arriver. De la sorte, nos adversaires eux-mêmes reconnaissent aux Dieux la même impuissance que nous, si tant est qu’il faille appeler impuissance et faiblesse le fait de ne pas pouvoir ce qui est impossible. Accorder aux Dieux la prescience, ce n’est donc point, de la part de nos adversaires, leur attribuer une plus grande puissance. Cependant cette prescience, telle qu’ils l’imaginent, les obligeant à concevoir une nature des choses qui s’y accommode, c’est-à-dire une nature nécessitée, ils se trouvent conduits à des assertions qui ne sont aucunement en rapport