Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

indiquée, qu’il a contribué lui-même à le devenir. Au contraire, il n’est aucunement au pouvoir des Dieux d’être tels qu’ils sont (ce qui reste vrai, même dans le système de nos adversaires) ; car il est dans leur nature d’être tels, et rien de ce qui est dans la nature ne dépend du libre pouvoir. C’est pourquoi les biens des Dieux sont saints et constituent la béatitude ; ils comprennent quelque chose de plus grand que les biens auxquels on accorde des éloges, parce que leur nature est absolument incapable d’admettre le moins bon. Il n’en va pas ainsi de nous-mêmes. On nous loue d’être devenus vertueux, parce que, encore que notre nature fût capable d’admettre aussi le moins bon, nous n’avons pas laissé d’aller au meilleur, alors que le moins bon semblait n’exiger ni sueurs ni fatigues, tandis que la vertu ne peut s’obtenir qu’avec peines, avec fatigues et beaucoup de sueurs. Ce n’est pas tout il faut reconnaître que l’honnête homme a de plus, chaque fois qu’il agit, la liberté de ne pas agir, s’il est hors de doute qu’il lui arrive d’agir dans des cas qui comportent