Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/320

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appétit ne se trouve en notre pouvoir. Ce nouveau point obtenu, ils ajoutent que tout ce qui a lieu par l’appétit est au pouvoir des êtres qui agissent par l’appétit, attendu que cela ne se produit chez aucun des êtres qui agissent autrement. En conséquence ils prétendent que dans leur théorie subsiste le libre pouvoir humain ; car ils reconnaissent ce qui peut avoir lieu par nous et n’avoir pas lieu, cela même qui peut avoir lieu par nous étant au nombre des choses qui procèdent de l’appétit. — Tenir un pareil langage, n’est-ce pas ignorer absolument le sens même des doctrines contre lesquelles on dispute ? En effet, de ce qu’on accorde à nos adversaires, pour le besoin de la discussion, que le libre pouvoir humain se manifeste dans les opérations qui s’accomplissent par l’appétit ; il ne s’ensuit pas que tout ce qui s’accomplit par l’appétit soit en notre pouvoir. Car parmi les opérations qui s’accomplissent en procédant de l’appétit, celles-là seules sont en notre pouvoir qui s’accomplissent en procédant de l’appétit raisonnable. Or l’appétit raisonnable se rencontre