Page:Nourrisson - De la liberté et du hasard, 1870.djvu/332

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si les choses qui arrivent fatalement procèdent nécessairement des causes qui les enveloppent, et qu’il ne soit pas possible à l’être qui agit en vertu de son appétit de ne pas obéir à ces causes et de ne point y accommoder absolument la cause qui vient de lui, non plus qu’il n’est possible à une pierre qui est lancée d’une hauteur de ne pas être portée en bas, ou à une sphère qui est placée sur une pente de ne pas rouler quand on la laisse aller ; quelle est désormais l’utilité des lois ? De même évidemment qu’on ne retiendrait point une pierre en disant qu’il ne faut pas qu’elle soit portée en bas, parce que telle, est sa nature et que les causes extérieures concourent en outre à ce résultat ; de même il n’y a pas de raisonnement, il n’y a pas de loi qui nous persuadât d’agir autrement que le comporte la nécessité des circonstances. Effectivement, il ne nous sert de rien de connaître ce qu’ordonnent les lois, s’il y a des causes antérieurement déterminées, à l’influence desquelles il est nécessaire que cède l’appétit. C’est pourquoi, qu’il y ait des lois qui