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VALENTINES

l’exemple de Verlaine et tenta un second essai pour acquérir les aptitudes pédagogiques, au moins provisoires, auxquelles on doit le vivre et le couvert. Cette nouvelle expérience ne fut pas heureuse. Il la renouvela encore, pourtant, mais cette fois sur le territoire français, à Charleville, patrie de Rimbaud qu’il espérait sans doute y voir un jour apparaître. Maintenant il se sentait plus d’aplomb, ou, si l’on veut, plus chez lui que dans la positive Angleterre, et l’aventure se pare de quelque fantaisie (1875).

Le directeur de l’institution, voyant un monsieur fort lettré, ayant l’air extrêmement sérieux, parlant avec une dextérité merveilleuse, une correction parfaite, une autorité calme et paraissant indémontable, lui confie les élèves de la première étude. Mais M. Germain — c’est sous ce nom qu’il s’est présenté… pourquoi ?.. il eut toujours ce tic des pseudonymes — M. Germain ne va pas « faire le pion », et se conduire avec des jeunes gens, qui lui semblent studieux, comme avec de pauvres moutards. Ils préparent des examens, ils « piochent » — suivant leur dire, — ils croient avoir besoin de distractions : dam ! si quelques uns quittent le dortoir aussitôt le gaz en veilleuse, et descendent l’escalier à pas de loup, et vont au café, ou même plus loin, et quand ils rentrent, un peu avant l’aube, ont l’idée d’offrir un punch à leurs condisciples, sans oublier le surveillant, celui-ci trouve qu’il est plus simple de ne pas s’alarmer, et, au contraire, de prendre part à ces joyeu-