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VALENTINES


Hé, bien ! je poursuis la chimère
De vous chanter en bon français,
Qui ne dis pas : j’aime ma mère !
Tout en respectant la grammaire,
Si je veux avoir du succès ;

Vais-je, avec l’œuvre que je crée,
Passer pour un menteur aussi ?
Ah ! mon âme en serait navrée !
Non pour moi, ma Femme Adorée !
Pour moi, je n’en ai point souci.

C’est pour Vous, dont je chante l’Âme,
L’Esprit, même un peu le Baiser,
Le Cœur tel qu’un Soleil enflamme !
Ce serait dommage, Madame,
Que le monde allât supposer…

Platon verra, lui, si j’invente,
Si je dis rien d’exagéré…
Ma poésie est ta servante ;
Oui, ma Mignonne si savante,
Près de Toi, je suis inspiré !

Pour perpétuer la mémoire
De votre suprême Beauté,
Que n’ai-je une lyre en ivoire
Le plus éclatant sur la noire
Et toujours jeune Antiquité !